Formulaire de contact
Votre demande a bien été envoyée.
Veuillez saisir votre nom
Merci de saisir une adresse e-mail
Le format de l’e-mail est incorrect
Veuillez saisir le nom de votre société
Veuillez saisir un message

3 questions à Jérôme Trédan

← Toutes les ressources
3 questions à Jérôme Trédan

Par Preligens, 31/01/2022

Jérôme Trédan, CEO chez Saagie (Saagie est un éditeur de logiciels qui permet à ses clients de tous secteurs de faciliter, accélérer et fiabiliser la production de leurs projets de données) répond à nos 3 questions.

Selon vous, quelles sont les clés de l'émergence d'une souveraineté numérique européenne ?

Dans un contexte de transformation numérique, les données sont au cœur de nos stratégies de développement. A ce titre, les maîtriser, les protéger sont des enjeux majeurs pour les entreprises publiques et privées. Mais que veut dire souveraineté dans un monde globalisé ? 

La crise sanitaire a mis en exergue la nécessité de reprendre le contrôle des ressources critiques, il en va de même pour les données. Mais pour faire face aux GAFAMI et aux BATX qui ont réalisé des investissements massifs et opèrent sur des gros volumes de données (notamment personnelles), la France, seule, est-elle armée ? 

Malgré un soutien considérable du gouvernement, les acteurs de la French Tech ont fort intérêt à s’allier à leurs voisins européens pour porter leurs ambitions et proposer des solutions à la hauteur des besoins du marché. 

Si la question de l’alliance européenne ne se pose plus, reste-t-il encore à savoir comment mettre en œuvre une vision qui permette à l’Europe de réellement se démarquer et de rattraper son retard. Cette vision est encore balbutiante et prendra du temps, Gaia-X en est un exemple. 

Pourtant, faut-il nécessairement tourner le dos aux technologies existantes ? Souveraineté numérique signifie-t-elle nécessairement souveraineté technologique ? Ou est-il possible de nous appuyer sur les technologies existantes en conservant la souveraineté de nos données et les notions d’éthique et de transparence ? 

Pour créer un champion européen de la data, les gouvernements doivent s’aligner sur une vision commune reposant sur les technologies existantes, tout en accompagnant massivement les startups européennes pour accélérer leur développement sur le marché. C’est un sujet que nous aurons l’occasion d’aborder lors du DataOps.Rocks Summit le 24 mai aux côtés de Renaud Allioux, CTO de Preligens.

Est-ce que l'IA peut représenter une opportunité unique de faire émerger les champions technologiques de demain ?

L’IA est bien évidemment une opportunité pour la France qui comporte une expertise forte en la matière. Soyons lucides, en matière informatique, à l’exception de rares acteurs, la France n’a pas su faire émerger de champion. Cependant, plusieurs facteurs permettent d’être confiants. Tout d’abord, la demande est soutenue, les entreprises sont de plus en plus matures et se lancent désormais dans la mise en production de projets d’intelligence artificielle et de machine learning. Les besoins d’outils d’automatisation et d’industrialisation sont donc croissants, ce qui correspond au positionnement de Saagie.

Ensuite, il y a une vraie prise en compte des pouvoirs publics. Au-delà du plan France 2030 aux investissements importants pour la filière, la Commission Européenne compte investir 1 milliard d’euros par an dans les projets d’IA et compte attirer plus de 20 milliards d’investissements annuels d’ici 2030. Les partenariats public-privés vont donc être essentiels pour la mise en place d’une vision stratégique commune et ainsi mettre en œuvre une Excellence Européenne en matière d’IA. De plus, la création de think tanks sur les sujets d’IA vont permettre aux experts issus de secteurs variés, d’échanger, de porter des réflexions sur la mise en place de feuilles de route concrètes. France Digitale, via sa Task Force IA & Data, permet déjà de porter des réflexions concrètes sur divers sujets : investissements, réglementations, aides aux entreprises. Ouvrons le débat à l’échelle européenne !

Comment attirer les meilleurs talents dans un secteur où la guerre des talents fait rage, notamment face aux GAFAM ?

Les GAFAM sont en effet en capacité d’investir fortement mais les talents sont de plus en plus en recherche de projets porteurs de sens. Accompagner le développement d’une start-up, être à la pointe de la technologie, s’engager pour construire un leader du secteur sont aussi des éléments très importants en matière de développement personnel. En matière d’IA spécifiquement, nous pourrions rajouter les éléments suivants: 

  • un engagement éthique et un respect des valeurs fondamentales pour proposer une IA éthique et frugale. J’ai la conviction que l’Europe peut offrir une troisième voie face aux géants Américains et Chinois. 
  • le développement des projets qui ont du sens pour le bien commun. On le voit avec les initiatives AI for good, les projets d’IA en Europe prioritairement axés sur des problématiques bien concrètes qui œuvrent pour l’amélioration des systèmes de santé par exemple, ou bien sur l’optimisation de la consommation des ressources pour lutter contre le changement climatique etc. C’est tout un monde qu’il faut inventer et transformer notamment grâce à l’IA.
Articles en relations
3 questions à Daphné Marnat
3 questions à Daphné Marnat
3 questions à Daphné Marnat
3 questions à Olivier Ezratty
3 questions à Olivier Ezratty
3 questions à Olivier Ezratty